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Quels sont les effets de l’activité physique sur la santé ?

La pratique d’activités physiques et sportives agirait au bénéfice de la santé et permettrait de réduire la consommation de médicaments et de traitements.
Mais, à quelles conditions l’activité physique est-elle bénéfique pour la santé ?

Conditions des effets sur la santé
Les activités physiques peuvent :

  • jouer un rôle préventif pour diverses maladies.
  • accompagner voire venir en complément aux traitements,
  • permettre de réduire la consommation de certains médicaments.

Ces deux derniers points impliquent un contrôle et un suivi médical.

Effet sur le surpoids
A titre d’illustration, la pratique régulière d’une activité physique réduit les risques de surcharge pondérale et de nombreuses pathologies qui y sont liées.
Par exemple, une pratique régulière de la course à pied, même de faible kilométrage hebdomadaire, permettait de diminuer significativement l’IMC ou indice de masse corporel (Williams & Pate, 2005). Cet effet serait plus important encore chez les femmes moins jeunes et chez les hommes plus corpulents.
Pour engendrer une perte de poids, l’activité physique doit être accompagnée d’une restriction alimentaire. L’intérêt de combiner les deux permet de consommer les graisses de réserve en conservant voire en développant sa masse musculaire.
D’un point de vue préventif, une étude menée chez les plus de 50 ans conclut : « […] une pratique régulière de la course à pied [ndlr : 38 minutes de course à pied/jour] semble permettre un gain fonctionnel de l’ordre de treize années […] » Grosclaude & Zilteiner (2010).

Activité physique et longévité
La pratique d’activités physiques pourrait réduire la mortalité : « chez les patients sous traitement souffrant de maladies chroniques, l’exercice est efficace pour améliorer le pronostic […] retardant la mortalité » Kujala (2009).
Ainsi et alors que pour certains la maladie est un prétexte pour ne pas pratiquer d’activité physique, les médecins et les éducateurs sportifs sont incités au contraire à en préconiser.
Une étude menée pendant 35 ans sur des hommes de plus de 50 ans débutant une activité physique régulière conclut que : «  Au bout de dix ans, le taux de mortalité des patients avait atteint le même taux que les sujets déjà actifs au préalable.
La réduction de mortalité après dix ans était ainsi comparable à celle observée après cessation de la fumée
[tabac] » (Byberg & al., 2009).
Ces deux résultats peuvent venir en appui à un argumentaire de promotion des activités physiques pour la longévité.

Activités physiques et soins médicaux
Les activités physiques peuvent-elles permettre de réduire la consommation de traitements médicaux (médicaments et soins) ?
Une étude australienne (Courtney & al., 2009) a mis en évidence « […] une diminution significative des demandes en soins médicaux chez des patients de plus de 65 ans participant à un programme global et quotidien d’activité physique  ». Ce programme consistait en des exercices de stretching, d’équilibre et de renforcement musculaire des membres à raison de 30 à 40 minutes 3 à 4 fois par semaine, assortis de 20 min de marche. Ce résultat à lui seul est déjà très encourageant.
D’autres études montrent que la pratique régulière d’une activité physique permet de réduire la consommation de médicaments, en particulier pour des maladies chroniques et/ou inflammatoires.

Activités physiques et maladies cardiovasculaires et pulmonaires
La pratique régulière d’une activité physique permettrait une diminution de la mortalité (Grosclaude & Zilteiner, 2010) :

  • liée aux maladies cardiovasculaires (et aussi néoplasiques, neurologiques et infectieuses),
  • de 27% toutes causes confondues relatives aux maladies cardiovasculaires et pulmonaires,
  • de 31% du taux de mortalité par infarctus du myocarde chez les patients souffrant d’une maladie coronarienne.
    Par ailleurs, l’activité physique est favorable pour lutter contre les effets de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

Activités physiques, arthrose et lombalgie
L’activité physique est-elle recommandée en cas de maladie articulaires ?
Par l’activité physique régulière et « pour certaines maladies telles que l’arthrose, la douleur peut être réduite » Kujala (2009). Ceci concernerait les personnes souffrant de gonarthrose, de coxarthrose, de polyarthrite rhumatoïde, d’arthrite juvénile idiopathique, de spondylarthrite ankylosante… les activités aérobies et les exercices de renforcement musculaire des membres inférieurs permettraient une diminution de la douleur et une amélioration de la fonction globale.
Par ailleurs, chez les personnes lombalgiques, le renforcement musculaire lombo-abdominal assorti d’exercices de proprioception, permet une diminution des douleurs et du temps d’arrêt de travail.

Activités physiques et diabète
On doit au joueur de tennis Bill Talbert d’avoir montré l’influence bénéfique de l’activité physique dans la lutte contre le diabète : 13 fois au top 10 USA entre 1941 et 1954, vainqueur de la coupe Davis dans les années 50, il est le premier sportif de haut-niveau diabétique à avoir montré comment cette maladie pouvait être maîtrisée par l’activité physique. L’activité physique est consommatrice de glucose. Elle permet entre autres et à condition de respecter des consignes particulières, de maintenir une glycémie basse et ainsi de réduire la quantité d’insuline injectée quotidiennement (diabète de type 2).
De nombreuses autres maladies sont concernées par les bienfaits de l’activité physique. Comme il est impossible d’en dresser un panorama complet, cet article n’en présente que quelques-unes.

Conclusion
« La pratique régulière d’une activité physique réduit les risques de problèmes fréquents tels que la surcharge pondérale, les maladies cardiovasculaires, le diabète II, l’ostéoporose, les douleurs dorsales ainsi que le cancer du côlon et du sein. Par ailleurs, faire de l’activité physique a un effet antidépresseur et épanouissant. Les personnes physiquement actives vivent plus longtemps. L’âge venant, elles requièrent moins de soins » Martin-Diener (2009).
Si l’activité physique est reconnue pour ses effets bénéfiques sur la santé, c’est plus récemment que l’inactivité (la sédentarité) a été dénoncée pour sa dangerosité. Par exemple, « le temps passé en position assise peut être considéré comme un facteur de risque essentiel pour le développement de maladies chroniques » Grosclaude et Zilteiner (2010).
Lutter contre les effets délétères de la sédentarité n’implique pas de pratiquer un sport de compétition et de façon intense. Ainsi, ce qui est visé n’est pas la production de performances, mais de prévention du capital-santé de chacun(e).

Références :

  • Byberg L, Melhus H, Gedeborg R, & al. (2009). Total mortality after changes in leisure time physical activity in 50 year old men : 35 year follow-up of population based cohort. Br J Sports Med ; 43 : 482.
  • Cazorla, G. (2008). Possible étiologie de l’obésité et les risques induits chez les enfants et les adolescents. 5ème congrès de physiologie de l’exercice chez l’enfant. Montréal.
  • Courtney, M., Edwards, H., Chang, A., & al. (2009). Fewer emergency readmissions and better quality of life for older adults at risk of hospital readmission : A randomized controlled trial to determine the effectiveness of a 24-week exercise and telephone follow-up program. J Am Geriatr Soc ; 57 : 395-402.
  • Grosclaude, M. & Ziltener, J.-L. (2010). Les bienfaits de l’activité physique (et/ou les méfaits de la sédentarité). Rev. Méd. et hyg. 6:1495-1498.
  • Jappert, J. (2012). Oui, il faut prescrire du sport comme on prescrit un médicament. L’Express. En ligne.
  • Jolliffe, J.-A., Rees, K., Taylor, R.-S., & al. (2002). Exercise-based rehabilitation for coronary heart disease. Br J Gen Pract. ; 52(474) : 47-55.
  • Lloyd-Williams, F., Mair, F.-S. & Leitner, M. (2002). Exercise training and heart failure : A systematic review of current evidence. Br J Gen Pract ; 52:47.
  • Kujala, U.-M. (2009). Evidence on the effects of exercise therapy in the treatment of chronic disease. Br J Sports Med ; 43:550-5.
  • Martin-Diener, E. (2009). Activité physique et santé. Document de base. Office fédéral du sport OFSPO.hepa.ch.
  • Williams, P.-T. & Pate, R.-R. (2005). Cross-sectional relationships of exercise and age to adiposity in 60,617 male runners. Med Sci Sports Exerc ; 37:1329-37.

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