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Scoliose et attitude scoliotique : Peut-on quand même pratiquer une activité physique ?

  • Qu’est-ce qu’une scoliose ?
  • Quelle est la différence entre une scoliose et une attitude scoliotique ?
  • La pratique sportive est-elle contre-indiquée ?

Scoliose vraie
Elle débute le plus souvent au cours de l’enfance ou de l’adolescence . Elle est 5 à 6 fois plus fréquente chez les filles que chez les garçons.
C’est une triple déformation évolutive de la colonne vertébrale :

  • une déviation sur un côté (incurvation latérale),
  • une rotation des vertèbres autour de l’axe vertical (torsion),
  • une flexion vers l’avant (incurvation frontale).

Elle est souvent accompagnée d’une déformation du thorax et/ou de l’abdomen.
La scoliose peut toucher toute la colonne vertébrale ou une seule zone (scoliose segmentaire) : dorsale, lombaire et plus rarement cervicale. La bosse ou gibbosité est d’origine costale ou parfois une omoplate qui rebique.
Il existe différentes causes spécifiques de la scoliose : trouble neurologique, maladie, tumeur, paralysie ou faiblesse musculaire, malformation (maladie de Scheuermann). On parle alors de scoliose secondaire. Mais, 70% des scolioses sont dites "idiopathiques", c’est-à-dire sans qu’aucune cause spécifique n’ait été trouvée.
Une scoliose vraie associe toujours une incurvation frontale à une rotation des vertèbres ; C’est ce qui la différencie de l’attitude scoliotique.
L’attitude scoliotique est souvent annoncée comme s’il s’agissait d’une scoliose vraie : "Vous avez une scoliose" ; Alors qu’il s’agit deux deux pathologies différentes et de degrés de gravité différents.

Attitude scoliotique
Il s’agit d’une flexion latérale de la colonne vertébrale, sans torsion, ni déformation asymétrique du tronc. Elle est le plus souvent sans gravité et peut être, par exemple, due à une différence de longueur des membres inférieurs .
Cependant, d’autres causes sont à rechercher : malformation, infection, tumeur, paralysie...
Contrairement aux personnes atteintes de scoliose vraie, celles atteintes d’une attitude scoliotique peuvent se redresser.
C’est le manque de force et d’endurance musculaire et la raideur musculaire qui empêchent le maintien de la posture corrigée.

Evolution
Aux différentes formes de scolioses correspondent différentes possibilités d’évolution :

  • les scolioses segmentaires ont une évolution limitée,
  • les scolioses à doubles courbures peuvent entraîner de graves déformations.

Les risques ne sont pas qu’esthétiques mais surtout fonctionnels. Ils sont accrus avec la précocité d’apparition de la scoliose : la maturité osseuse conditionnant les possibilité d’évolution.
Certaines scolioses offrent un pronostic pessimiste Ce sont celles qui augmentent de plus d’un degré par mois, durant la période de croissance accélérée du rachis (poussée pubertaire) :

  • entre 11 ans et 13 ans d’âge osseux chez la fille,
  • entre 13 ans et 15 ans d’âge osseux chez le garçon.

Ces scolioses nécessitent une surveillance étroite et un traitement adapté.

Traitement
Les scolioses vraies sont traitées selon leur gravité par :

  • kinésithérapie (angulation > à 15°), gymnastique corrective intensive,
  • traitement orthopédique, un corset et plusieurs séances hebdomadaire de rééducation (angulation > à 20°),
  • électrostimulation externe nocturne (angulation < à 30°),
  • chirurgie de la colonne vertébrale.

Conclusion
« Une attitude scoliotique est une courbure qui n’est pas fixée, donc réductible, lorsque la cause est supprimée. Une scoliose est une courbure fixée, non réductible…  » Lerat (2005).
Scoliose : Après traitement, la pratique modérée de certains sports (volley-ball) est fortement recommandée. La natation y compris compétitive est envisageable, mais plus tardivement et sous surveillance.
Attitude scoliotique : Après suppression de la cause, on conseillera de préférence des activités sportives sollicitant le corps de façon symétrique : natation, musculation (tirage nuque, tirage bas) et des étirements visant à redresser et "ouvrir" la cage thoracique (pull-over).

Références :

  • Bruandet, J-M. (1996). La scoliose. In Déficiences motrices et handicaps. Paris : Association des paralysés de France.
  • Lerat, J-L. (2005). Traumatologie du rachis. Cours de la faculté de Lyon 1.
  • Rappaport, R. (2004). Croissance humaine. In Encyclopedia Universalis. Mérignac.

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